Visions d'Istanbul
Depuis que je suis arrivée (depuis déjà 15 jours !), j'ai eu l'occasion de voir plusieurs visages d'Istanbul.
Il y a une semaine, je suis allée passer la journée aux Iles des Princes, au sud d'Istanbul, dans la mer de Marmara. C'est un endroit agréable, qui permet d'échapper à la foule, au bruit et à l'agitation de la ville. On s'y rend en ferry depuis Kabatas. Les Iles des Princes sont au nombre de neuf, elles sont couvertes de pins et leur nom remonte à l'époque byzantine, où les princes en avaient fait un lieu de résidence et où ceux qui étaient chassés de la cour trouvaient refuge. Au fil du temps, les pirates et les communautés religieuses s'y sont aussi installés. Elles sont devenues un lieu très touristique depuis le XIXe siècle, et Léon Trostski s'y est même réfugié.
Nous (deux Français et moi-même) avons débarqué vers 13h, après 1h30 de traversée. Après avoir mangé des börek, nous avons loué des vélos afin de rejoindre un groupe d'étudiants francophones, sur une des plages de l'île. L'endroit est assez touristique mais très charmant, il n'y a pas de voitures, on se déplace en calèche, en vélo ou à pied. Nous avons fini par nous perdre, parmi les nombreuses routes très pentues de l'île, si bien que finalement je n'ai pas vu la plage, mais j'ai quand même vu la beauté de la mer de Marmara depuis le ferry.
Cette traversée en ferry m'a permis de voir à quel point la ville d'Istanbul est immense, elle s'étend sur des kilomètres et des kilomètres. Depuis les îles, le paysage est la rive asiatique de la ville d'Istanbul qui s'étend. Et, j'ai pris conscience que pour l'instant, je n'ai rien vu d'Istanbul, et que dans un an, je n'aurai probablement pas vu grand chose. La traversée au retour m'a permis de voir une des plus belles choses que j'ai eu l'occasion de voir : le coucher du soleil sur le Bosphore.
Il y a quelques jours, je me suis rendue avec un petit groupe de Français de l'autre côté de la Corne d'Or. Ca a été l'occasion de manger un sandwich au poisson sur le port (avec plein d'arêtes), fait sur des petits bâteaux amarrés au quai. Puis nous avons pris le tramway afin de rejoindre le fameux café Pierre Loti, sur les hauteurs. Mais nous nous sommes perdus, et nous avons pris plusieurs fois le tramway et marché longtemps (pendant plus de 2h30) pour rejoindre enfin le téléphérique permettant d'atteindre le café Pierre Loti.
Grâce à ce petit périple, j'ai pu voir autre chose d'Istanbul que les quartiers que je fréquente depuis mon arrivée : des quartiers absolument pas touristiques, des quartiers plus traditionnels et plus conservateurs (où l'on se rend compte que l'on a été inspiré de mettre un pantalon et un tee-shirt avec des manches avant de partir le matin).
En arrivant au café Pierre Loti, café où l'écrivain aimait se rendre lorsqu'il habitait Eyüp, nous avons compris que nous n'avions pas fait le chemin pour rien : la vue sur la Corne d'Or est superbe, et en particulier quand le soleil couchant illumine la ville.
Je n'ai pas encore vu beaucoup de choses d'Istanbul, mais ce que je vois est beau. Et tout, pour l'instant me conforte dans le choix que j'ai fait quand on m'a demandé où je voulais passer mon année.